
Notre cher pays, le Sénégal vient de franchir une étape majeure dans sa marche vers la souveraineté économique et financière. En lançant un Appel public à l’Épargne (APE) prévu pour mobiliser 150 milliards de F CFA d’ici le 18 avril 2025, l’État a été certainement surpris par la réponse enthousiaste et massive des investisseurs. En effet, en quelques jours seulement, le montant souscrit a explosé tous les pronostics pour atteindre une impressionnante somme de 405 milliards de F CFA, soit un peu moins de trois fois l’objectif initial.
Ce succès éclatant témoigne d’une chose : la confiance retrouvée des investisseurs dans les institutions nationales et dans la vision portée par les nouvelles autorités du pays. Il constitue également une démonstration éclatante de la capacité de financement endogène de notre économie, à un moment charnière où le Sénégal s’interroge sur les voies et moyens de sa souveraineté réelle, loin des diktats et conditionnalités des bailleurs de fonds traditionnels.
Ce résultat n’est pas un hasard. Il intervient dans un contexte marqué par la publication récente du rapport de la Cour des Comptes sur la gestion des finances publiques. Ce rapport, salué pour sa rigueur et sa transparence, a contribué à restaurer la crédibilité des institutions étatiques. En effet, les investisseurs, souvent frileux face aux zones d’ombre, ont vu dans cette démarche de redevabilité un signe fort de la volonté des nouvelles autorités de rompre avec les pratiques du passé.
La mobilisation de 405 milliards de F CFAdémontre que les Sénégalais — particuliers, entreprises, institutions — sont prêts à investir dans leur propre pays lorsque la gouvernance est saine, les projets sont clairs et la transparence est garantie. Ce dynamisme patriotique est un pilier fondamental pour l’émergence du Sénégal.
Ce succès remet irrémédiablement en question notre dépendance traditionnelle aux financements extérieurs. Depuis 2024, le pays attendait du Fonds Monétaire International (FMI) un soutien à hauteur de 237 milliards de F CFA. Or, en quelques jours, c’est près du double qui a été mobilisé localement, sans conditionnalités, sans ingérence, et dans notre propre monnaie — le franc CFA.
Cela prouve, s’il en est encore besoin, que le financement endogène n’est pas un simple slogan, mais une alternative crédible, efficace, et réaliste à l’ordre financier international. Qui plus est, cela démontre que nos économies africaines, souvent perçues comme fragiles, disposent d’une capacité de mobilisation interne trop souvent sous-estimée.
Ce tournant ouvre la voie à un nouveau paradigme : celui d’un Sénégal maître de ses choix économiques, capable de se doter des moyens de ses ambitions. Il s’agit là d’un socle essentiel pour asseoir une véritable souveraineté, non seulement politique, mais aussi économique et financière.
Le défi désormais sera de garantir une gestion rigoureuse de ces fonds, de manière à renforcer davantage la confiance des citoyens et des investisseurs. Il faudra veiller à ce que chaque franc mobilisé serve l’intérêt général, finance les infrastructures essentielles, soutienne les secteurs porteurs d’emploi et participe au développement équilibré du pays.
Le succès de cet APE est un message fort adressé au monde : le Sénégal est prêt à écrire une nouvelle page de son histoire. Une page où les ressources nationales prennent le relais, où la solidarité économique interne remplace la dépendance, et où la souveraineté se construit avec et par le peuple.
Il revient aux autorités d’amplifier cette dynamique en instaurant un climat durable de confiance, en approfondissant la culture de la redevabilité et en inscrivant cette expérience dans une stratégie à long terme de financement du développement par les Sénégalais eux-mêmes.
405 milliards de FCFA en monnaie locale : ce n’est pas qu’un chiffre. C’est tout un symbole : celui d’un peuple debout, d’un État en reconstruction et d’un avenir à portée de main. Pour des perspectives encore plus harmonieuses, il est impératif de réconcilier les Sénégalais avec eux-mêmes pour un élan de solidarité nationale incluant toutes les potentialités de notre cher pays afin de faire rayonner une fois de plus le génie que l’on connaît au peuple sénégalais.
* Par El Hadji Abdou Wade dit Mara
Secrétaire national chargé de la Communication
du Grand Parti.