
Après avoir alerté tout le pays, après avoir demandé à tout le monde d’arrêter de réfléchir, ou même de respirer, et de concentrer toute l’attention sur la dénonciation de l’ancien régime…
Après avoir mobilisé leurs TikTokers et influenceurs partisans pour ne parler que de ça, faire des vidéos, des Lives, des émissions uniquement pour dénoncer la prédation du système.
Où sont les décisions fortes ?
Le gouvernement a tenu une conférence de presse où nous attendions des décisions à la hauteur de la gravité de la situation.
Résultat ?
Le ministre des Finances, Cheikh Diba, annonce des réformes budgétaires et une modernisation de la gestion des finances publiques.
Très bien, mais tous les États modernes devraient déjà entreprendre ces réformes. La digitalisation et la modernisation budgétaire sont des nécessités, pas des mesures extraordinaires. Même sans ces scandales, on aurait dû le faire ! Ce n’est que du rattrapage. Le régime passé ne l’a pas fait, donc c’est un retard qu’on tente de combler, pas une réponse immédiate à la crise actuelle.
Le ministre Abdourahmane Sarr, affirme que la dette est bien structurée et soutenable. Mais alors, c’était quoi ce discours alarmiste ? Pourquoi avoir mis tout le pays sous tension si au final il n’y a aucune décision immédiate et urgente pour stopper l’hémorragie financière ?
Les chiffres parlent d’eux-mêmes :
18 558,91 milliards FCFA de dette publique, soit 99,67% du PIB !
Si 99,67% du PIB est englouti dans la dette, où sont les mesures d’urgence ?
Le ministre de la Justice, Ousmane Diagne, nous dit :
Des enquêtes exhaustives et approfondies seront menées en vue d’identifier les auteurs et d’engager des poursuites devant les juridictions compétentes, notamment la Haute Cour de justice et le Pool judiciaire financier.”
Est-ce que c’est sérieux, à ce stade, de dire que nous allons identifier les responsables ?
Le rapport de la Cour des comptes ne devait-il pas déjà aller suffisamment loin pour donner des noms précis et des fonctions claires des coupables ?
Un rapport qui alerte tout un pays sans dire qui est responsable, c’est un rapport inachevé !
Les Sénégalais veulent que tous ceux qui ont volé l’argent public aillent en prison.
À ce rythme-là, combien de temps faudra-t-il pour arrêter les voleurs ? Un mois ? Deux mois ? Trois ans ?
La justice doit frapper vite et fort. Pas de dilatoire.
De la même manière que nous allons crier aux voleurs et exiger que tous les responsables du pillage soient arrêtés, nous allons, avec la même intensité, vous exiger d’agir avec responsabilité.
Supprimez les privilèges dignes d’un régime de prédation et réduisez drastiquement le train de vie de l’État !
On ne peut pas crier aux voleurs, récupérer l’argent détourné et, dans le même temps, conserver les caisses noires, les fonds politiques, les voyages à outrance et les dépenses d’un autre temps.
Si l’argent récupéré chez les voleurs est destiné à votre propre train de vie et non au peuple, alors vous êtes aussi coupables que ceux que vous dénoncez.
Vous ne pouvez pas : Conserver tous vos privilèges : fonds politiques, caisses noires, voyages, cérémonies, avantages… Et en même temps dire que le pays est en faillite.
Ce serait irresponsable, voire criminel, de continuer à vivre avec tous les privilèges d’un État, tout en clamant que l’État est au bord du gouffre.
Les sacrifices doivent commencer par vous.
Ils passent leur temps à constater la catastrophe, mais ils refusent d’agir avec responsabilité et courage.
Ils veulent gagner du temps, faire patienter le peuple, continuer à profiter des mêmes privilèges, et espérer que les gens finissent par oublier.
Mais nous n’oublierons pas.
Si vous êtes réellement responsables et que vous voulez agir à la mesure de la gravité de la situation, appliquez ces 10 mesures immédiatement.
Ces actions ne nécessitent pas de temps. Elles peuvent être mises en place en un mois, et les résultats suivront.
S’ils ne prennent aucune de ces mesures, alors ils sont encore plus irresponsables que ceux qu’ils dénoncent.
Pourquoi alarmer tout un pays si vous n’êtes pas prêts à prendre des mesures radicales à la hauteur de la situation ?
À force de faire cela, vous perdrez la confiance du peuple.
Gouverner, ce n’est pas commenter, c’est agir.
* Par Ameth DIALLO
Coordinateur national de Gox Yu Bees