
La Cour des Comptes a récemment publié un audit sur la situation des finances publiques du Sénégal couvrant la période de 2019 à mars 2024. Ce rapport met en lumière les dérives financières et la mauvaise gouvernance qui ont caractérisé le régime du président Macky Sall. Il révèle une gestion marquée par l’accaparement des ressources publiques et une explosion de la dette à des niveaux inquiétants. Cette situation place notre économie dans une posture délicate, menaçant les acquis sociaux et fragilisant le développement national.
Cet audit montre avec une clarté implacable que la gestion des finances publiques sous le régime précédent a été caractérisée par des pratiques douteuses. Les ressources de l’État, censées servir à l’amélioration des conditions de vie des citoyens, ont été détournées à des fins personnelles ou gaspillées dans des projets mal exécutés et surfacturés.
Cette situation a conduit à une accumulation excessive de la dette publique, dont le niveau dépasse les seuils raisonnables. Le pays se retrouve aujourd’hui étranglé par des obligations financières qui limitent sa capacité d’investissement dans des secteurs essentiels comme l’éducation, la santé et les infrastructures. Ce constat met en exergue la pertinence de la reddition des comptes pour rétablir la confiance des citoyens dans la gestion des deniers publics.
Face à cette situation alarmante, certains pourraient être tentés de présenter l’obligation de rendre compte comme un règlement de comptes politique.
Or, il n’en est rien. En effet, reddition des comptes est un principe fondamental dans un État de droit. Tous ceux qui ont abusé des ressources publiques doivent être tenus responsables de leurs actes, indépendamment de leur appartenance politique ou de leur position sociale.
L’impunité ne saurait être tolérée dans une nation qui aspire à la justice, à l’équité et au bien-être de ses populations. Il est inacceptable que pendant que l’éducation et la santé souffrent de grands maux dans ses composantes accès et qualité, des individus ayant géré les finances publiques ou en accointance avec ces derniers vivent dans l’opulence avec des milliards détournés et blanchis à travers l’immobilier et le foncier. L’État doit impérativement recouvrer ces fonds et les réaffecter aux véritables priorités nationales.
Dans cette optique, nous félicitons et encourageons le président Bassirou Diomaye Diakhar Faye et son Premier ministre Ousmane Sonko à maintenir une politique de transparence et d’intégrité dans la gestion des affaires publiques. L’heure n’est plus aux discours de complaisance, mais à l’action concrète pour instaurer une gouvernance rigoureuse et honnête.
La rigueur dans l’application des lois est le seul chemin vers une gouvernance saine.
La transparence des finances publiques doit être un pilier fondamental dans l’action de ces nouvelles autorités, tant envers les citoyens sénégalais que vis-à-vis des partenaires techniques et financiers. Il est crucial d’envoyer un signal fort : plus jamais l’État ne sera une vache à lait pour une minorité au détriment du peuple.
Toutefois, toute transition vers une gouvernance vertueuse implique des sacrifices. La situation économique actuelle est difficile, et il serait illusoire de penser que les choses changeront du jour au lendemain. Cependant, les Sénégalais doivent garder espoir et faire preuve de patience. Les réformes nécessaires pour redresser le pays prendront du temps, mais elles sont indispensables pour bâtir un avenir plus juste et prospère.
La pauvreté qui contraste avec nos importantes ressources naturelles est encore un lourd fardeau à surmonter. Mais comme le dit l’adage : « Quelle que soit la longueur de la nuit, il arrivera un moment où le soleil se lève. »
Alors, le peuple doit rester vigilant, soutenir les initiatives qui visent à assainir la gestion publique et exiger de ses dirigeants un engagement ferme envers la transparence et la justice.
L’heure est venue d’écrire une nouvelle page de notre histoire, où la reddition des comptes ne sera plus une exception mais une norme inébranlable à laquelle devront se soumettre les gestionnaires de nos ressources.
* Par El Hadji Abdou Wade dit Mara Wade
Secrétaire national chargé de la Communication du Grand Parti.